C’est le retour des beaux jours alors fini d’hiberner, nous avons une foule d’événements culturels passionnants à vous proposer ! Cinéma, festivals, albums, concerts, théâtre, en avril, il y en a vraiment pour tous les goûts. Suivez le guide !


En salle…

Toujours à l’affiche, Mis Hermanos de Claudia Huaiquimilla relate la poignante histoire de deux jeunes garçons à la dérive. La réalisatrice chilienne creuse la thématique de l’adolescence en invitant le spectateur à pénétrer l’intimité d’une prison pour mineurs. En effet, des milliers de jeunes attendent de longs mois enfermés leurs procès, ce qui nuit à leurs futures chances de réinsertion…    

Los Delincuentes de Rodrigo Moreno s’affirme comme une passionnante aventure cinématographique. Morán, la quarantaine, est un homme désireux d’échapper à la routine quotidienne de son poste au sein d’une agence bancaire du quartier d’affaires de la ville de Buenos Aires. Il met alors en œuvre un plan de génie pour prendre sa retraite à 45 ans !

Sorti le 27 mars, O Corno, Grand prix du dernier festival de Saint-Sébastien, est une fable émouvante sur l’univers féminin dans la Galice rurale des années 1970. La réalisatrice basque Jaione Camborda y évoque la maternité, la sororité ainsi que l’avortement à une époque où les femmes étaient prises sous le poids de la tradition et la dureté régime franquiste.

C’est le 3 avril que vous pourrez retrouver Dieu est une femme, premier long métrage d’Andrés Peyrot qui nous propose un voyage en terres panaméennes au sein du peuple Kuna, une communauté qui vit principalement dans l’archipel de Kuna Yala, sur la côte caribéenne. Un film qui se penche sur l’histoire mouvementée d’un autre film perdu il y a 50 ans et fait du cinéma le gardien de la culture et de nos ancêtres.

Enfin, c’est le 10 avril que vous avez rendez-vous avec Sans Cœur, premier long métrage du duo de réalisateurs brésiliens Nara Normande et Tião produit par Kleber Mendonça Filho, célèbre pour des réalisations telles que Baracau ou Acuarius.  Un film délicat, teinté de fantastique, qui s’affirme comme une plongée rafraîchissante dans l’univers de l’adolescence avec pour toile de fond les paradisiaques plages d’Alagoas.

Pour en apprendre davantage sur ces films et sur la vision de leurs réalisateurs, ne manquez pas nos interviews de Claudia Huaiquimilla, Jaione Camborda et Rodrigo Moreno !

La musique…

Le festival Banlieues Bleues a tenu toutes ses promesses en termes de créativité, on en a pris plein les oreilles et les mirettes. Et ce n’est pas fini. Vous avez encore l’occasion de voir la tornade colombienne Estrellas del Caribe, le 3 avril aux côtés du fantasque Fantazio à la salle Jacques Brel de Pantin et le 5 avril à l’Embarcadère d’Aubervilliers pour la grande soirée de clôture du festival !

Les 8 et 9 avril sur la scène du Théâtre de la Ville, la lusophonie sera à l’honneur avec un duo de haute volée rassemblant le chanteur portugais António Zambujo et le guitariste auriverde Yamandu Costa. Une classe folle, mais ne tardez pas à réserver, les places partent à vitesse grand V ! Notez également que vous aurez ensuite rendez-vous sur cette même scène le 25 avril pour une grande soirée de célébration des 50 ans de la révolution des Œillets.

Amateurs de tango, de belles sorties d’albums vous attendent avec la bandéoniste surdouée Louise Jallu, le tango teinté d’électro de Tangomotán et l’art porteña intimiste de Tablao de Tango que vous pourrez retrouver le 27 avril sur la scène du Théâtre des Abbesses.

Après la venue d’António Zambujo et Yamandu Costa au Théâtre de la Ville, une nouvelle affiche luso-brésilienne pointe déjà à l’horizon. À votre gauche, 100 Limit, un combo pop-rock portugais dont les premiers titres se sont rapidement frayé un chemin sur la toile. À votre droite, Vanessa da Mata, l’une des plus belles ambassadrices de la Música Popular Brasileira, qui collectionne les tubes depuis vingt ans. Et au centre, un grand vainqueur, le public qui se pressera en masse pour assister à ce concert le 4 mai à l’Alhambra !

Puis, c’est le 8 mai au Casino de Paris que la cultissime formation bolivienne Los Kjarkas fêtera ses 50 ans d’existence. Une fête qui ravira la communauté bolivienne et tous les amoureux de musique andine. Pour tout savoir sur ce groupe mythique et en apprendre davantage sur la tumultueuse histoire de leur chanson Llorando se fue, plagiée par Kaoma pour créer La lambada, ne manquez pas la lecture de notre chronique !

Enfin, les vacances d’été, ça se prépare et à ce titre, Vic-Fezensac dans le Gers pourrait être votre destination préférée ! On y mange bien et la région ne manque pas de jolis paysages, mais aussi et surtout, la programmation de l’édition 2024 de Tempo Latino est tombée. Rendez-vous du 25 au 28 juillet avec des pointures telles que Raúl Paz, Roberto Fonseca, Maïté Hontelé, Pacific Mambo Orchestra, La Delio Valdez et La-33 !

Les spectacles…

Place au théâtre sous haute tension ! Du 4 au 21 avril au Théâtre de l’Épée de Bois, vous pourrez (re)découvrir Le Cimetière des Voitures, l’une des pièces les plus emblématiques de Fernando Arrabal. Dans un monde postapocalyptique où la musique est interdite et où les femmes ont quasiment disparu, une poignée de survivants se réfugie dans un cimetière de voitures… Une pièce unique en son genre qui sera interprétée par la compagnie Oléa dans une version entièrement remaniée sous l’égide du maestro…

Notez également la reprise de l’excellente pièce Le 11 septembre de Salvador Allende au Théâtre Aleph du 13 au 28 avril prochain. À l’occasion du cinquantième anniversaire de la disparition de Salvador Allende, la troupe du théâtre Aleph nous invite à (re)découvrir cette pièce écrite en 2003 par le dramaturge, comédien, metteur en scène et fondateur du Théâtre AlephOscar Castro, emporté par la Covid-19 en avril 2021.

Les expos…

Une plongée dans l’art et la culture d’une civilisation précolombienne ? C’est ce que nous propose le musée du quai Branly – Jacques Chirac avec l’exposition Mexica, des dons et des dieux du 3 avril au 8 septembre 2024. Une exposition unique dans l’histoire de l’archéologie mésoaméricaine qui révèle le fruit des recherches menées sur le site du temple principal de la culture mexica. Ce temple exhumé il y a tout juste cinquante ans dans l’actuel Zócalo au centre historique Mexico révèle aujourd’hui tous ses secrets…

Toujours au musée du quai Branly – Jacques Chirac, ne manquez pas non plus l’exposition Visions chamaniques, arts de l’ayahuasca en Amazonie péruvienne s’intéresse à L’ayahuasca, un breuvage concocté à partir de plantes issues de la forêt amazonienne traditionnellement consommé par les populations autochtones à des fins spirituelles, thérapeutiques ou cérémonielles. Ses propriétés visionnaires ont donné corps à tout un corpus d’œuvres que le musée nous invite à explorer…

La photographie est à l’honneur au musée du Jeu de Paume avec Tina Modotti, l’oeil de la révolution, une exposition qui retrace le parcours singulier de cette photographe et activiste politique italienne à travers près de 240 clichés. La vie de cette photographe n’a pas été un long fleuve tranquille et elle fut le témoin privilégié de plusieurs événements historiques majeurs tels que les réformes agraires postrévolutionnaires au Mexique ou la guerre d’Espagne.

Le musée de l’Homme vous propose quant à lui une exposition consacrée aux relevés d’art préhistorique produits par des chercheurs, scientifiques et historiens au cours d’expéditions menées aux quatre coins du monde. L’occasion de découvrir toute l’étendue de cet art rupestre qui a influencé bon nombre d’artistes contemporains, à commencer par Pablo Picasso.

L’artiste congolais Chéri Samba investit quant à lui le musée Maillol avec une rétrospective monographique couvrant quarante ans de création. Vous y découvrirez une cinquantaine d’œuvres appartenant à la collection Jean Pigozzi, l’une des plus importantes collections d’art contemporain africain au monde. Une très belle rétrospective pour cet artiste aussi singulier que provocateur.

Enfin, ne manquez pas non plus l’exposition Précieux Déchets à la Cité des sciences et de l’industrie, dans laquelle des artistes de toutes nationalités nous invitent à réfléchir sur l’écologie et à adopter des modes de consommation plus respectueux de notre environnement.

Les livres…

Parmi nos propositions littéraires, nous vous proposons de découvrir Irène, le dernier roman de Manuel Vilas, une merveilleuse exploration des contours de l’amour et de la folie. Un ouvrage paru récemment aux éditions du sous-sol.

L’équipe de Que Tal Paris ?