Le 13.03. Mis Hermanos de Claudia Huaiquimilla

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On se souvient encore de Mala Junta, poignant récit de deux jeunes garçons à la dérive réunis par la force des choses de Claudia Huaiquimilla. Avec Mis Hermanos, la réalisatrice chilienne creuse à nouveau la thématique de l’adolescence et invite cette fois-ci le spectateur à pénétrer dans une prison pour mineurs. En effet, au Chili, des milliers des jeunes attendent enfermés un procès qui tarde toujours à arriver, sapant toute chance de réinsertion.    

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Ángel et Franco

Une prison au milieu de nulle part, couverte de barbelés et parsemée de caméras braquées sur des murs en béton infranchissables. Dans la cour, des mineurs font du sport ou essaient de s’occuper comme ils peuvent, rêvant parfois à un avenir meilleur. C’est le cas d’Ángel (Iván Cáceres) et de son jeune frère Franco (César Herrera), les protagonistes de cette histoire. Délaissés par leur mère qui ne veut plus entendre parler d’eux, ils ont trouvé dans leurs camarades de cellule une nouvelle famille avec laquelle ils supportent tant bien que mal des conditions de détention difficile.

Avec sa caméra, la réalisatrice chilienne s’attache à raconter le quotidien de ces gamins en souffrance. « L’accent est mis sur les personnages, leurs sentiments et la façon dont ils contrastent avec cet espace oppressant qui annule l’individualité. Pour cette raison, l’objectif était de sauver ces petits moments ou espaces de résilience et de particularité de chaque adolescent qui résiste à la soumission. Le cadrage et les mouvements permettent une intimité avec les enfants, à l’opposé des adultes, des autorités et des institutions, qui sont représentés de manière distante », explique-elle.

Un film inspiré de la tragédie de Puerto Montt

Claudia Huaiquimilla s’est inspirée des événements tragiques qui se sont produits dans un centre de détention pour jeunes à Porto Montt, dans le sud du Chili. En 2007, 10 jeunes détenus ont organisé une émeute pour exiger de meilleures conditions de détention et s’échapper avant l’arrivée des pompiers. Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Tous sont morts étouffés par la fumée d’un feu devenu incontrôlable. Un feu qu’ils ont cru libérateur et qui a fini par sceller leurs destins.

« La première fois que je me suis rendue au centre où s’est produit ce drame, j’ai vu du côté du grand mur de sécurité, un petit mémorial construit par les familles des jeunes défunts. Au fil des années, les photographies des 10 adolescents ont été complètement effacées… C’est comme si l’existence de ces enfants avait été effacée non seulement de cet endroit, mais aussi de la mémoire du pays. »

Avec ce film bouleversant et engagé, la cinéaste chilienne, issue de la communauté Mapuche, a choisi de mettre sur le devant de la scène ces adolescents oubliés, issus pour la plupart des classes populaires. Elle a souhaité en apprendre davantage sur leurs identités, les causes de leurs détentions, mais aussi et surtout, comment ils en sont arrivés à envisager cet acte de mutinerie comme la seule option d’avenir possible.

Retrouvez ici l’entretien avec Claudia Huaiquimilla.

Crédits photos : JHR Films (photo de couverture)

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FICHE DU FILM

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