Après avoir passé ce bel été sous le signe du farniente, êtes-vous prêts une nouvelle saison culturelle ? À vrai dire, nous n’en doutons pas une seconde et c’est franchement tant mieux, car tant du côté du cinéma que de la musique, des expos et de la littérature, le programme s’annonce particulièrement chargé !


En salle…

Toujours à l’affiche en ce début de mois de septembre, Fermer les yeux, le dernier long-métrage du réalisateur espagnol Víctor Erice. Pendant le tournage d’un film, un célèbre acteur disparaît soudainement sans laisser de traces… Vingt ans plus tard, à l’occasion d’une émission de télévision, le réalisateur du film qui était très proche de lui se remémore les événements… Une histoire bouleversante sur la fuite du temps, la mémoire, l’amour et le cinéma.

À découvrir également, le trépidant thriller Infiltrée de Justin Lerner qui relate la quête frénétique d’une jeune femme guatémaltèque, Sara, recherchant sa grande sœur soudainement disparue… Sara suspecte rapidement le nouveau petit ami de sa sœur, membre d’une dangereuse mara et décide alors d’infiltrer son gang pour découvrir la vérité…

C’est le 6 septembre que vous pourrez voir dans les salles obscures Un Automne à Great Yarmouth de Marco Martins. À l’instar de Ken Loach, le réalisateur portugais s’attache à dépeindre l’univers des individus les plus pauvres, de ces personnes vulnérables impitoyablement broyées par machine néolibérale. Dans son nouveau long-métrage, ce disciple de Pedro Costa et de Manoel de Oliveira explore la profonde crise économique qui traverse La Grande-Bretagne et l’absence de valeurs dans une société où seul le profit et l’appât du gain comptent…

Enfin, c’est le 13 septembre que sortira La Hija de Todas las Rabias, premier long métrage de Laura Baumeister. La réalisatrice nicaraguayenne y raconte l’histoire d’une fillette et de sa mère, très pauvres, qui habitent au bord d’une décharge publique. Un film lumineux, parsemé de scènes infiniment délicates et de digressions fantastiques, qui aborde le monde de l’enfance, le sentiment d’abandon et la question de l’écologie.

La musique

C’est la rentrée et les blockbusters musicaux s’enchaînent à un rythme effréné !

C’est le 8 septembre qu’une immense star de la latin pop, Andrés Cepeda, débarque à Paris. Un concert qui s’inscrit dans le cadre de sa tournée mondiale, La Ruta Púrpura, qui passe par quelques-unes des plus belles scènes du monde. Dans cette optique, le Trianon s’avère assurément un choix de premier plan… Le Tout-Paris colombien se pressera comme un seul homme au Trianon !

Après plus de 7 années de travaux, le Théâtre de La Ville s’apprête à rouvrir ses portes au public le 9 septembre ! Un Théâtre de La Ville entièrement repensé et qui souhaite s’imposer rapidement comme un théâtre dans la ville… La preuve ? Une foule d’événements gratuits vous attendent ces prochains week-ends sur la Place du Châtelet où des gradins et une scène amovible seront déployés ! L’un des grands événements culturels de la rentrée !

Le 16 septembre, c’est du côté du Bataclan que la chanteuse et multi-instrumentiste mexicaine Julieta Venegas posera ses valises pour un concert qui s’annonce particulièrement brillant. En forme olympique, Julieta Venegas s’est engagée ces deux dernières années dans des collaborations de haut vol avec Dom La Nena, Tainy et Bad Bunny et a sorti dans la foulée un nouvel album, Tu Historia, particulièrement inspiré. Ça promet !

Le grand chanteur et poète espagnol Joaquín Sabina nous donne quant à lui rendez-vous à la Salle Pleyel le 23 septembre. À 74 ans passés, le rockeur-poète au chapeau-melon en a encore sous le pied et s’apprête à nous faire vivre de grands moments d’émotions… Un monstre sacré de la scène musicale ibère !

Cap ensuite sur le mois d’octobre avec le retour dans la capitale du Grupo Compay Segundo les 21 et 22 octobre à l’Alhambra ! Fort du succès de leur concert à La Cigale fin 2022 et de la tournée européenne qui a suivie, le célèbre combo cubain est déjà de retour dans la Ville Lumière ainsi que dans tout l’hexagone pour une tournée qui démarrera le 13 octobre. À vos agendas !

Enfin, une orgie de concerts vous attend du côté de la Seine-Saint-Denis avec la 27ème édition du festival Villes des Musiques du Monde ! Du 13 octobre au 12 novembre, dans plus de 20 villes du 9-3, l’accordéon sera à l’honneur avec des artistes et de formations de la trempe de La Yegros, Tangomotán, Rodrigo Cuevas, Sidi Wacho, Zoufris Maracas, Fixi, Bel Air de Forró ou Canzoniere Grecanico Salentino !

Les livres

Rentrée littéraire oblige, nous vous avons sélectionné plusieurs ouvrages qui figureront sans doute en bonne place sur votre table de chevet ces prochaines semaines…

Leonardo Padura, chef de file de la littérature cubaine nous revient avec Ouragans tropicaux, un nouveau roman mettant en scène le personnage de Mario Conde, ce détective espiègle, ancien flic devenu bouquiniste qui peine à s’en sortir dans une Havane rongée par le crime organisé et la corruption. Par le biais de cet alter ego de fiction, Leonardo Padura s’affirme comme le chroniqueur d’exception d’un pays marqué au fer rouge par plus de 60 années de dictature castriste…

D’où vient le mal ? Peut-il se transmettre de père en fils, comme une mauvaise graine qui sortirait de terre invariablement à chaque génération ? Après Les années terribles, dont l’action se situait en grande partie chez des enfants-soldats en Ouganda, l’écrivain barcelonais, Víctor del Árbol nous emmène aujourd’hui en Estrémadure, une terre de contrastes coincée entre l’Andalousie et la Castille, pour explorer les racines du mal à l’œuvre au sein d’une famille de la région… Le fils du père s’affirme comme une nouvelle réussite de ce maestro du polar ibérique ! 

Cap maintenant sur le Chili avec Chambre 406. L’affaire Pablo Neruda de Laurie Fachaux-Cygan. Au fil d’une enquête journalistique exemplaire, cette écrivaine et journaliste se penche sur les zones d’ombres qui entourent encore la mort du poète chilien. Que s’est-il passé dans la chambre 406 d’une clinique réputée de Santiago du Chili, douze jours seulement après le coup d’État d’Augusto Pinochet et la veille du départ de Pablo Neruda pour le Mexique ? De quoi est-il mort ? A-t-il été assassiné ?

Enfin, les amateurs de philosophie seront aux anges avec Le Scepticisme Antique (De Pyrrhon d’Élis à Augustin d’Hippone) de Manuel Paz Marcos. Dans cet essai, cet ancien professeur d’Université espagnol se penche sur les origine du scepticisme et nous rappelle fort à propos toute sa pertinence dans nos sociétés contemporaines nourries aux déclarations péremptoires, aux faits alternatifs et aux fake news : « Avec les philosophes sceptiques, on arrive au plus haut degré d’attitude critique ainsi qu’au rejet de tout type de dogmatisme, aussi bien du dogmatisme vital, qui domine aujourd’hui chez de nombreux penseurs et acteurs politiques que le dogmatisme cognitif que l’on retrouve également dans certaines interprétations de la science actuelle. » nous dit-il ainsi.

Les expos…

C’est à l’Instituto Cervantes de París que vous pouvez découvrir jusqu’au 14 septembre une exposition consacrée à Benito Román. Né à Madrid en 1950, ce photo-journaliste espagnol a su capturer l’instant présent avec beaucoup de naturel et une rare intensité. Cette rétrospective brosse le portrait de l’Espagne de la Transition, un pays en pleine effervescence soudainement tiré de son long et profond sommeil franquiste.

Années pop, années choc 1960 – 1975 au Mémorial de Caen est une exposition qui s’attache à éclairer l’Histoire par le biais de l’art. Rassemblant une soixantaine d’œuvres d’artistes européens appartenant à la mouvance de la figuration Narrative, cette rétrospective explore, sur une période de 15 ans, les évènements majeurs du XXème siècle.

Surréalisme au féminin ? Telle est la question soulevée par cette belle exposition au Musée de Montmartre. En mettant en lumière plus de 150 œuvres de 50 artistes féminines des années 30 à nos jours, Surréalisme au féminin ? remet les pendules à l’heure en dévoilant l’importance de la place des femmes au sein du mouvement surréaliste.  

L’équipe de Que Tal Paris ?