Derniers jours pour se rendre à l’Instituto Cervantes pour y découvrir l’expo consacrée au photojournaliste Benito Román ! Né à Madrid en 1950, le photographe espagnol a su capturer le moment présent avec naturel et rare intensité. Cette rétrospective brosse le portrait de l’Espagne de la Transition, un pays en pleine effervescence sorti soudainement d’un long et profond sommeil.


Une Espagne qui bouge

Après la mort de Franco, un vent de liberté se met à souffler au pays ibérique. Avec l’organisation des premières élections et la promulgation de la Constitution de 1978, l’Espagne laisse derrière elle 40 ans d’une dictature de fer. Pour les citoyens commence alors une période d’importants changements politiques et sociaux où tout devient possible.

À l’image de nombreux photographes, Benito Román s’attache alors à immortaliser l’instant présent. Loin des contraintes et de la censure pratiquées durant des années par l’ancien régime, la photographie devient un moyen de témoigner en toute liberté.

Le jeune Benito Román parcourt, caméra à la main, les différentes régions de la péninsule ibérique. Il photographie le quotidien de ses concitoyens et nous révèle ainsi, par ses images, un pays marqué par de profonds contrastes : bidonvilles et gratte-ciels, syndicalistes et employeurs, laïcs et religieux, héros et vilains…

Cette exposition qui a fait le tour de plusieurs villes en Espagne s’est installée pour l’été à Paris. Le commissaire est le prestigieux éditeur et photographe Chema Conesa. Grand connaisseur de l’œuvre de Benito Román, Conesa a sélectionné personnellement pour l’occasion des clichés courant de 1975 à 1985.

Pasacalles del espectáculo de toreo bufo Córdoba Taurina. Tarifa (Cádiz), 1979

Benito Román, un photographe accompli

Formé à l’École des arts appliqués et des métiers d’art de Madrid, il collabore dès 1973 avec Triunfo et Hermano Lobo où il réalise des photomontages sous le pseudonyme de Beno. En 1974, il s’installe temporairement à Paris où il est embauché par l’agence Sipa Press. Il a ensuite contribué à Opinión (1976-77), Reporter (1977-78), Gaceta Ilustrada, Líbera, Posible, La Calle et bien d’autres revues et journaux encore… En septembre 1978, il organise la section photographie du Periódico de Madrid avant de rejoindre, en juillet 1979, la rédaction de la revue Dinero en tant que responsable de la photographie (1979-1983).

Depuis, il travaille comme indépendant pour l’agence Cover and Contact, ainsi que pour les publications El País, El Mundo, Interviú, Muy interesante, Época, Panorama, Bauer, Euromoney, Newsweek et Hueber Verlag ainsi que dans le secteur de l’édition.

El dolor de la emigración forzosa. Robledo de Valdeorras. Ourense, 1983

Vous avez donc jusqu’au 14 septembre pour découvrir cette extraordinaire exposition, radiographie sociale d’une Espagne qui laisse derrière elle l’une des périodes les plus sombres de son histoire.

Crédits photo principale : © Benito Román


INFORMATIONS PRATIQUES


Affiche de l’exposition Benito Román, la décennie prodigieuse (2023)
  • TITRE : Benito Román, la décennie prodigieuse
  • LIEU : Instituto Cervantes de Paris
  • ADRESSE :  7, rue Quentin Bauchart 75008 Paris
  • HORAIRES : de mardi à jeudi 10h00 à 18h00. Vendredi et samedi 10h00 à 15h00
  • DATES : jusqu’au 14 septembre 2023
  • ENTRÉE :  libre
  • RENSEIGNEMENTS : Instituto Cervantes de Paris