Le compte à rebours des vacances est enclenché mais êtes-vous plutôt juillettiste ou aoûtien ? À vrai dire, peu importe, car quelle que soit votre future période de congés, nous avons des propositions qui couvrent tout l’été et débordent même sur les premières semaines de la rentrée… Qu’il semble loin le temps où l’agenda culturel estival semblait un long désert sans fin !


En salle…

Toujours à l’affiche en ce début de mois de juillet, Polaris, un documentaire poignant de la réalisatrice espagnole Ainara Vera qui a suivi dans le grand Nord, sur un bateau au cœur de l’océan Arctique, deux sœurs portant en elles les stigmates indélébiles d’une enfance difficile.

Plébiscité par la critique, Pornomelancolia, long métrage audacieux du réalisateur argentin Manuel Abramovich, nous emmène quant à lui à la rencontre d’un acteur porno victime de son succès. À la croisée du documentaire et de la fiction, Pornomelancolia explore un large éventail de thèmes, de la toxicité des réseaux sociaux à la précarité au travail tout en passant par la pornographie, les MST, mais aussi et surtout, ce profond sentiment de solitude qui traverse nos sociétés contemporaines.  

Le 5 juillet, ce sont deux icônes du cinéma ibérique, Penélope Cruz et Luis Tosar, que vous retrouverez à l’affiche d’À Contretemps, un long métrage de Juan Diego Botto qui, après une prolifique carrière d’acteur, s’est immiscé pour la première fois derrière la caméra. Un film engagé qui a pour thème les expropriations, phénomène ayant déjà touché des milliers de familles en Espagne depuis la crise financière de 2008 et l’effondrement du marché immobilier.

C’est le 12 juillet que vous pourrez retrouver dans les salles obscures un formidable classique signé Manoel de Oliveira. Présenté dans une version entièrement restaurée, Francisca, qui relate les amours sulfureux de José Augusto et de Fanny, deux jeunes issus de la haute société portugaise, n’a pas pris une ride depuis sa sortie en 1981 et s’affirme comme l’une des plus grandes réussites artistiques du maestro du cinéma portugais.

Vous avez ensuite rendez-vous le 26 juillet avec Blanquita, troisième long métrage de Fernando Guzzoni qui traite de l’impunité des puissants et des dysfonctionnements de la justice au Chili. Un film inspiré de faits réels avec pour toile de fond l’affaire Spiniak qui a fait éclater au grand jour un réseau de prostitution enfantine dirigé par un puissant homme d’affaires chilien.  

Le 2 août, vous retrouverez Les tournesols sauvages du réalisateur espagnol Jaime Rosales, un film qui met en scène Julia, une jeune femme de 22 ans élevant seule deux enfants et qui rêve d’une nouvelle vie faite de liberté et d’émancipation. Dans sa quête, elle croisera par hasard deux hommes qu’elle a connu par le passé…

Puis le mercredi suivant, c’est l’opera prima du réalisateur espagnol Aritz Moreno, Les avantages de voyager en train, qui sortira en salle. Une comédie noire et transgressive made in Spain avec à l’affiche Luis Tosar, Pilar Castro et Ernesto Alterio qui vous feront rire aux éclats du début à la fin de cette histoire en forme de véritables montagnes russes cinématographiques.

C’est le 16 août que vous retrouverez Fermer les yeux, le nouveau film du réalisateur espagnol Victor Erice. Pendant le tournage d’un film, un célèbre acteur disparaît soudainement sans laisser de traces. Après enquête, son corps n’est jamais retrouvé et la police conclut à un accident. Deux décennies plus tard, à l’occasion d’une émission de télévision, le réalisateur du film qui était très proche de lui se souvient… Une histoire bouleversante sur le temps qui passe, la mémoire, l’amour et le cinéma.

Enfin, le 28 août, vous pourrez découvrir dans les salles obscures Infiltrée de Justin Lerner. Le film raconte l’histoire de la quête frénétique de Sara à travers le Guatemala pour retrouver sa grande sœur disparue suite à une soirée. Sara suspecte rapidement son nouveau petit ami, qui appartient à une dangereuse mara. Elle décide alors d’infiltrer son gang pour découvrir la vérité…

La musique

Le 8 juillet au Pan Piper, vous avez rendez-vous avec le fameux poète, chanteur et auteur-compositeur Arnaldo Antunes avec à ses côtés le brillant pianiste Vitor Araújo. Le légendaire pensionnaire de Tribalistas, avec Marisa Monte et Carlinhos Brown, nous a concocté un show conçu comme une authentique expérience poétique. Un grand moment de musique en perspective !

Qui dit été dit festivals, alors si vous faites un tour du côté d’Avignon, ne manquez pas du 7 au 26 juillet l’excellent chanteur et guitariste argentin Amando Risueño qui s’attaquera pour l’occasion au répertoire d’Atahualpa Yupanqui. Un concert qui prendra place au sein de la superbe Chapelle de l’Oratoire, plaisir des oreilles et des yeux garantis !

Puis, ce sera au tour Tempo Latino, de rentrer dans l’arène. En effet, du 27 au 30 juillet, quatre jours de fiesta latina vous attendent au cœur de la magnifique arène de Vic-Fezensac. Vous y retrouverez ainsi des artistes de la trempe de Cimafunk, Ana Tijoux, Lila Downs, Orchestra Baobab, Grupo Compay Segundo, Bernard Lavilliers et la solide formation salsera new-yorkaise La Excelencia que nous avons eu le plaisir d’interviewer récemment ! Rendez-vous sur le site du festival pour réserver les dernières places en vente !

Cap maintenant sur la rentrée avec un mois de septembre où les blockbusters musicaux vont s’enchaîner à un rythme effréné !

Immense star de la latin pop en Colombie ainsi que dans toute l’Amérique latine, Andrés Cepeda débarque au Trianon dès le 8 septembre. Un concert qui s’inscrit dans le cadre de sa tournée mondiale, La Ruta Púrpura, qui l’emmène visiter quelques-unes des plus belles scènes du monde. Dans cette optique, le Trianon s’avère bien entendu un excellent choix !

Une semaine plus tard, le 16 septembre, c’est du côté du Bataclan que la chanteuse et multi-instrumentiste mexicaine Julieta Venegas posera ses valises pour un concert qui s’annonce particulièrement brillant. En forme olympique, Julieta Venegas s’est engagée ces deux dernières années dans des collaborations de haut vol avec Dom La Nena, Tainy et Bad Bunny et a sorti dans la foulée un nouvel album, Tu Historia, particulièrement inspiré. Ça promet !

Enfin, le grand chanteur et poète espagnol Joaquín Sabina nous donne rendez-vous quant à lui à la Salle Pleyel le 23 septembre. À 74 ans passés, le rockeur-poète au chapeau-melon en a encore sous le pied et s’apprête à nous faire vivre de grands moments d’émotions… Un monstre sacré de la scène musicale ibère !

Les spectacles

Attachez vos ceintures, Marina Otero, l’enfant terrible de la scène théâtrale de Buenos Aires, est de retour à Paris du 19 au 22 juillet au Lycée Jacques Decour avec Fuck Me, une pièce chorégraphique plébiscitée par le public du Théâtre de La Ville il y a quelques mois seulement. À cette occasion, nous avons eu la possibilité d’échanger quelques mots avec elle sur la genèse de cette pièce (d)étonnante…

C’est également au Off d’Avignon que nous avons choisi de vous emmener cet été avec une sélection de spectacles et de concerts flamenco qui retiendront très certainement votre attention. Luis de la Carrasca, Ténor Di Bettino et La Loli, Mercedes Ruiz et Santiago Lara, Antonio Placer, ça vous parle ? Nous, oui, et nous vous conseillons vivement ces spectacles si vous passez par la cité des Papes en juillet…

Les expos…

Au cœur de l’été, il y a bien moins d’expositions qu’à l’accoutumée mais certaines d’entre elles jouent les prolongations, alors si vous ne les avez pas encore parcourues, c’est le moment d’en profiter !

Surréalisme au féminin ? Telle est la question que soulève cette très belle exposition au Musée Montmartre. En mettant en lumière plus de 150 œuvres de 50 artistes féminines des années 30 à nos jours, Surréalisme au féminin ? remet les pendules à l’heure en dévoilant l’importance de la place des femmes au sein du mouvement surréaliste.  

Enfin, l’un des plus grands photographes vivants du XXème siècle, l’américain Elliott Erwitt, figure emblématique de l’agence Magnum, est à l’honneur au Musée Maillol avec une vaste rétrospective qui rassemble ses clichés en noir et blanc, mais aussi ceux, moins connus, tirés de ses archives couleurs. Vivement recommandé !

L’équipe de Que Tal Paris ?