Après le sulfureux Fuck me, dans lequel la performeuse, chorégraphe et metteuse en scène argentine Marina Otero exprimait par le biais de cinq hommes-objets toute la douleur que lui infligeait son corps, place à l’intimiste Love me, sa toute dernière création co-écrite avec le metteur en scène et dramaturge Martín Flores Cárdenas. Car écrire seule, elle n’en a tout simplement plus la force… Bienvenue dans l’univers à haute intensité de la danseuse la plus punk de sa génération !


Marina Otero, danseuse de l’intime et de l’extrême

Adepte irraisonnée de l’autofiction, Marina Otero scénarise et chorégraphie sa vie depuis maintenant quinze ans. Sa trilogie Fuck me / Love me / Kill me s’inscrit dans un vaste projet artistique, Recordar para vivir, une œuvre sans fin dont la matière principale est sa propre vie et son obsession fondatrice le passage du temps sur son corps.

Le premier volet de cette trilogie, Fuck me, s’intéressait tout particulièrement à sa propre douleur physique, le spectacle ayant dû être entièrement ré-imaginé suite à un accident l’ayant clouée au lit pendant près d’un an.

À l’image de ce surprenant teaser vidéo, le second volet de cette trilogie s’annonce tout aussi introspectif et puissant…

« La pièce a été créée clandestinement, pendant la pandémie, alors que les théâtres et tout le reste de Buenos Aires étaient fermés. Oui, Baise-moi et ensuite Aime-moi. Baise-moi d’abord, puis parlons d’amour. Le sexe, c’est le corps. L’amour n’est pas tant le corps que le temps. Ou peut-être que l’amour est un corps qui retient le temps. » dit-elle.

Teaser vidéo de Love me de Marina Otero & Martín Flores Cárdenas (2023)

Love me, une mise à nu sans filet

Sur la scène intimiste de La Coupole, une simple chaise à roulettes, un écran de projection et une performeuse au magnétisme animal, qui dit d’elle-même qu’elle se transforme en bête dès qu’elle monte sur scène…

Face au public, elle exprime alors sans fard ses angoisses et ses questionnements les plus profonds : l’amour, sa propre violence intérieure, son désir de fuir, ses adieux à Buenos Aires, la question du corps comme œuvre artistique, la mémoire, le pardon, la mort…

Un solo qui permet à Marina Otero de reprendre pleinement possession de la scène et de poursuivre son passionnant travail d’auto-investigation, en perpétuel mouvement, comme en témoignent les représentations de Love me qui, chaque soir, peuvent emprunter des chemins différents…

Des chemins de traverse symbolisés par les confessions, dans chaque territoire traversé, d’un étranger, d’un fugitif, car « nous, les migrants, sommes accros à l’évasion. Notre identité est le chemin car le pays que nous avons quitté n’existe plus. »

Une artiste résolument à part, qui a choisi de faire de sa vie un théâtre sans fin.

Crédits photo principale : Marina Otero, Love me © Mariano Barrientos


INFORMATIONS PRATIQUES


Portrait de la chorégraphe argentine Marina Otero
Marina Otero © Nora Soruco
  • TITRE : Love me
  • ARTISTE : Marina Otero
  • LIEU : Théâtre de La Ville – Sarah Bernhardt / La Coupole
  • DATES : du 11 au 19 mars 2024
  • TARIF : 8-26 €
  • RÉSERVATIONS : www.theatredelaville.com