Le 21 septembre 2013, le corps sans vie d’Asunta Basterra, une adolescente de 12 ans, est retrouvé au bord d’un chemin forestier près de Saint-Jacques-de-Compostelle. Qui l’a tuée ? Basée sur des faits réels, L’Affaire Asunta revient sur la disparition et le meurtre de cette fillette d’origine chinoise adoptée par un couple de notables galiciens. Une mini-série en six épisodes qui s’est rapidement hissée en 2024 sur le podium des programmes les plus regardés sur Netflix.
Une affaire criminelle qui a ébranlé l’Espagne
Asunta Basterra, née Fang Yong, a été adoptée à l’âge de neuf mois par Alfonso Basterra et son épouse Rosario Porto, un couple aisé de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle était avocate et ancienne Consule honoraire de France, lui était journaliste. Une famille en apparence sans histoires, cultivée, aisée, respectée. L’enfant, brillante et surdouée, suivait une scolarité avancée. Une petite fille que tout le monde décrivait comme douce, vive et aimée.
Le 21 septembre 2013, quelques jours avant le 13ᵉ anniversaire d’Asunta, les parents signalent sa disparition. Son corps sans vie est retrouvé quelques heures plus tard. La nouvelle fait dès lors l’effet d’une bombe : l’Espagne est sous le choc, d’autant que le drame frappe une famille de l’élite.
L’enquête s’oriente rapidement vers l’entourage familial et les soupçons se tournent vers les parents adoptifs. Dès les premières heures, les incohérences s’accumulent. Les enregistrements vidéo de caméras de surveillance, les relevés téléphoniques, les expertises toxicologiques… Tout semble accuser Rosario Porto et Alfonso Basterra. Les enquêteurs découvrent qu’Asunta a été régulièrement droguée au cours des mois qui ont précédé sa mort. Le jour du drame, elle aurait été asphyxiée avant d’être transportée puis abandonnée dans la forêt.
Deux ans plus tard, en 2015, à l’issue d’un procès sous haute tension, les parents sont condamnés à 18 ans de prison pour homicide volontaire. Malgré une montagne d’éléments à charge, les deux accusés n’ont jamais cessé de clamer leur innocence.
Plus de dix ans après les faits, des zones d’ombre persistent…
Aucun aveu, aucun témoin direct, aucune preuve matérielle irréfutable n’a permis d’éclaircir totalement le mobile ou le déroulement précis des faits.
Le crime d’Asunta Basterra continue de soulever de nombreuses questions. La première : quelle aurait été la motivation de ses parents adoptifs, Rosario Porto et Alfonso Basterra, pour lui ôter la vie ? L’avocat de Rosario Porto, José Luis Gutiérrez Aranguren, s’est confié au journal La Voz de Galicia :
« J’ai toujours eu un doute (…) Il n’y avait pas un seul élément de preuve qui puisse servir à la condamner. Pas un seul (…) J’ai encore le dossier complet et, un jour, si j’ai le temps, peut-être que je commencerai à écrire sur l’affaire (…) Je n’ai jamais su ce qui s’était réellement passé, mais je suis convaincu qu’elle ne l’a pas tuée. »
En 2020, Rosario Porto est retrouvée pendue dans sa cellule. Un suicide qui marque une fin tragique, mais qui ne répond à aucune des nombreuses questions restées en suspens. Son ex-mari purge toujours sa peine et reste à ce jour le seul à savoir — peut-être — ce qui s’est passé cette nuit-là.
Un casting magistral au plus proche de la réalité
Créée par Ramón Campos, à qui l’on doit Les Demoiselles du téléphone, cette fiction en six épisodes revient sur l’enquête, le procès, ses tensions et ses nombreuses contradictions en s’appuyant sur des archives judiciaires et des images réelles du procès dans un souci de reconstitution quasi chirurgical. À ce titre, le casting de la série se montre également d’une impressionnante fidélité quant au physique des personnages réels. C’est l’actrice espagnole Candela Peña qui incarne Rosario Porto, la mère adoptive, tandis que Tristán Ulloa — connu pour ses rôles dans Berlin, le spin-off de La Casa de Papel, ou dans La Petite fille sous la neige — joue le rôle d’Alfonso Basterra, le père adoptif d’Asunta.
