Après le succès planétaire de Patria, grande fresque incarnée par deux familles dans un Pays basque meurtri par le terrorisme de l’ETA, Fernando Aramburu est de retour avec son dernier roman, Oiseaux de passage. L’écrivain basque y relate avec un humour caustique la dernière année de la vie de Toni, un professeur de philosophie qui, à la rentrée, décide de mettre un terme à ses jours le 31 juillet. 

Toni partage ses journées entre ses cours dans un lycée madrilène et la solitude de son appartement, aux côtés des livres de sa bibliothèque et de sa chienne Pepa. La vie morne et monotone de ce cinquantenaire n’est plus la même depuis son divorce avec Amalia, qui l’a quitté après plusieurs années de mariage. En dépit des circonstances, il n’arrive pas véritablement à se détacher de son ex-femme. Et pour ne rien arranger, son excentrique fils Nikita, loin d’être un enfant parfait, représente une charge de plus à gérer.

« La vie ne me plaît pas. Si belle qu’elle soit, selon certains chanteurs et certains poètes, elle ne me plaît pas. Qu’on ne vienne pas me chanter les beautés des couchers de soleil, de la musique ou des rayures du tigre. Tous ces décors, aux chiottes ! Je trouve que la vie est une invention perverse, mal conçue et encore plus mal réalisée. J’aimerais beaucoup que Dieu existe pour lui demander des comptes. Pour lui dire en face ce qu’il est : un bon à rien. Dieu doit être un vieux beau qui, du haut de ses sommets cosmiques, passe son temps à contempler les espèces qui s’accouplent, s’affrontent et s’entredévorent. La seule excuse de Dieu, c’est qu’il n’existe pas. Et malgré cela, je lui refuse l’absolution. » 

 

Oiseaux de passage de Fernando Aramburu © Que Tal Paris ?

Avec sa extraordinaire plume, Aramburu nous plonge dans l’univers de ce personnage singulier, un genre d’Adam chassé du paradis qui ne parvient plus à trouver sa place dans ce monde. Écrit à la première personne sous la forme d’une confession dans un journal intime ou dans le cabinet d’un psychiatre, le romancier nous livre les réflexions parfois abruptes de Toni sur la vie, la mort, le sexe, la famille et l’amitié… Un roman qui se moque éperdument du politiquement correct et qui révèle au lecteur une radiographie édifiante de la ville de Madrid.   

Crédits photos : Iván Giménez (Portrait de Fernando Aramburu)


INFOS ÉDITEUR


Couverture du roman Les oiseaux de passage de Fernando Aramburu (2023)
  • Titre original : Oiseaux de passage
  • Auteur : Fernando Aramburu
  • Langue originale : espagnol (Espagne)
  • Traduction : Claude Bleton
  • Publication : janvier 2023
  • Éditeur : Actes Sud
  • Pages : 624