Après la rétrospective dédiée à Amadeo de Souza-Cardoso au Grand Palais en 2016, puis celle consacrée à Paula Rego, décédée il y a quelques semaines seulement, au Musée de l’Orangerie en 2018, c’est maintenant au tour de la Maison Caillebotte, ancienne demeure du célèbre impressionniste (1848-1964), de se mettre à l’heure portugaise. Organisée dans le cadre de la saison France-Portugal, l’exposition Modernités Portugaises retrace le parcours des peintres ayant appartenu à la mouvance du modernisme portugais entre 1910 et 1970 et qui ont en commun d’avoir vécu à Paris.


Paris et les artistes portugais

Au début du XXème siècle, Paris est la capitale internationale de l’art. Dans la Ville Lumière débarquent des artistes, intellectuels et écrivains du monde entier, attirés par ce centre artistique en plein ébullition. Les Portugais en quête de modernité sont rapidement séduits par l’effervescence de la capitale française. Ils sont tous attirés par ce nouveau courant artistique qui prône un rapport particulier au présent et une rupture avec le passé.

L’exposition dévoile une centaine d’œuvres d’artistes peu connus en France, en dépit de la qualité de leurs peintures et du fait qu’ils ont habité Paris une longue période de leur vie. Tous ont été profondément marqués par le poète et écrivain Fernando Pessoa, figure de proue et principal fondateur du modernisme portugais et qui lança aux côtés de Sá-Carneiro la revue Orpheu (1915).

« Nous sommes les seuls au Portugal à comprendre ce qu’il se passe » écrit Pessoa. Les deux poètes décident alors de sortir la revue Orpheu afin de « créer un art cosmopolite dans le temps et l’espace », à la fois européen et lusitanien.

José de ALMADA NEGREIROS : Retrato de Fernando Pessoa [Portrait of Fernando Pessoa], 1964, Huile sur toile, 226 x 225 cm © Photographe Carlos Fernando Esteves Azevedo CAM – Fundação Calouste Gulbenkian, Lisbonne

Dévoiler l’histoire méconnue du modernisme portugais

Afin de dévoiler l’histoire méconnue, quasiment secrète du modernisme portugais, l’exposition met en lumière trois moments forts de ce mouvement artistique en exposant des œuvres venues pour la plupart du Portugal, notamment de la Fondation Calouste Gulbenkian de Lisbonne.

Dans un premier temps, l’exposition explore à travers un choix d’œuvres emblématiques l’univers d’Amadeo de Souza-Cardoso, Eduardo Viana, Almada Negreiros, Robert et Sonia Delaunay, Santa Rita Pintor, Sarah Affonso et Ofélia Marques. Ici, on explore les riches échanges entre Paris et le Portugal.

Puis, vous découvrirez dans un dialogue saisissant les toiles du couple composé de Maria Helena Vieira da Silva et du peintre d’origine hongroise Árpád Szenes. Bien que leurs styles diffèrent, tous deux incarnent parfaitement le cosmopolitisme parisien de l’époque.  

Maria Helena Vieira da Silva – Portrait de femme, 1932 © Jean-Louis Losi 300

Pour finir, l’exposition s’intéresse au surréalisme portugais, fondé en 1940, avec deux artistes largement méconnus en dehors du Portugal, Cesariny et Antonio Dacosta.

Après ce voyage foisonnant au cœur de la modernité portugaise, profitez de l’occasion pour découvrir également l’exposition des aquarelles du peintre allemand Hans Reichel (1892-1958), Lumières intérieures, à l’affiche jusqu’au 18 septembre. Et bien entendu, visitez la splendide maison de la famille Caillebotte ainsi que son jardin où le peintre Gustave Caillebotte a exécuté certaines de ses peintures les plus célèbres.

Crédits photo principale : Cena Aberta – 1940, Huile sur toile, 159.5 x 200 cm © Photographe Paulo Costa – CAM-Fundação Calouste Gulbenkian, Lisbonne


INFORMATIONS PRATIQUES


Antoine Lamoraille : Trapu misi ya nenge kondre, te i si bendi dede udu da mi mu fele, « Tu as su éviter le piège qui a pris tes frères, désormais méfie-toi de l’arbre qui penche ». Acrylique sur bois massif, 200 x 80 cm. Coll. Mama Bobi.
  • TITRE : Modernités Portugaises
  • ADRESSE : 8, rue de Concy 91330 Yerres
  • HORAIRES D’OUVERTURE : du mardi au dimanche de 14h à 18h30
  • DATES : jusqu’au 30 octobre 2022
  • TARIF :  8 – 12 €
  • RENSEIGNEMENTS : Maison Caillebotte