Entre le théâtre espagnol et la compagnie La Traverse, c’est une très belle histoire d’amour qui dure depuis des années. Sur les planches, ils ont joué des pièces emblématiques de Federico García Lorca, des comédies de cape et d’épée du siècle d’Or signées Lope de Vega ou Calderón de la Barca. La troupe s’est également attaquée à des auteurs contemporains tels que le catalan Josep M. Benet i Jornet, auteur d’un théâtre proposant une réflexion sur l’individu et la société. En ce mois décembre, ils reviennent avec Le Cartographe du dramaturge madrilène Juan Mayorga.


LE THÉÂTRE DE JUAN MAYORGA

Juan Mayorga est sans nul doute le dramaturge espagnol contemporain le plus en vogue de ces dernières années. En France, il a été mis en scène à plusieurs reprises par Jorge Lavelli (Himmelweg, Le Garçon du dernier rang, Lettres d’amour à Staline). En 2012, François Ozon a adapté au cinéma Le Garçon du dernier rang sous le titre Dans la maison. Le film, dont le rôle principal est incarné par Fabrice Luchini, a connu un vif succès auprès du public et de la critique et a remporté la Coquille d’or au Festival de San Sebastian.

Juan Mayorga est le dépositaire d’un théâtre minimaliste en termes de décors et de lumières. L’accent y est principalement mis sur la charge narrative. Mayorga construit ses histoires à la manière d’un roman dans lequel les personnages sont les protagonistes absolus. Pour lui, la dramaturgie repose sur trois éléments fondamentaux : le texte, les acteurs et l’imagination du public. Nombre de ses pièces, comme Le Cartographe, ont une dimension historique et invitent le spectateur à une réflexion : sur l’exercice du pouvoir, la violence, la manipulation, l’oubli, l’importance de la mémoire… 

Le Cartographe © Cie La Traverse

LE CARTOGRAPHE, UNE PIÈCE HISTORIQUE

Dans cette pièce, deux histoires s’entrelacent. La première a lieu en 1940. Les nazis ont construit en plein cœur de Varsovie un ghetto dans lequel ils ont entassé 400 000 juifs pour les envoyer ensuite dans les camps d’extermination. Dans cette antichambre de l’enfer, un vieil homme enseigne l’art de la cartographie à sa petite fille avant que le ghetto ne soit définitivement détruit.

La seconde histoire se déroule quant à elle de nos jours. Une femme qui se passionne pour cette légende de guerre part à la recherche de la carte du ghetto. Peu à peu, le passé et le présent se rejoignent : croisement des mémoires‚ des temps et des espaces dans une lutte contre l’oubli.

La compagnie La Traverse et le metteur en scène Hervé Petit nous livrent une création d’une rare intensité dont l’intrigue nous fait voyager de notre époque à la Varsovie de 1940. La troupe joue avec brio cette histoire qui nous parle d’un temps où les idéologies extrémistes et la haine rongeaient l’Europe. Voici une pièce vitale, un véritable plaidoyer contre l’oubli qui revendique l’appropriation de la mémoire pour pouvoir avancer.

Carte Varsovie © Cie La Traverse

INFORMATIONS PRATIQUES


Le cartographe © Editions les solitaires intempestifs
  • TITRE : Le Cartographe
  • DE : Cie La Traverse – Hervé Petit
  • LIEU : Théâtre de l’Opprimé, 78/80 rue du Charolais 75012 Paris, M° Reuilly-Diderot ou Montgallet
  • AVEC : Nicolas Thinot, Charlotte Pradeilles, Raphaël Mondon, René Hernandez, Céline Rotard, Laurent Bariteau, Myriam Allais et Hervé Petit
  • DATES : Du 8 au 19 décembre 2021 – De Mercredi à samedi à 20h30, dimanche 17h
  • RENSEIGNEMENTS : Téâtre de l’Opprimé
  • TÉLÉPHONE : 01 43 45 81 20