Adoubé par Gabriel Gomes de Madredeus en personne, le quatuor portugais Danças Ocultas avait défrayé la chronique à l’orée des années 2000 avec son folklore imaginaire, annonciateur d’une authentique révolution de velours à venir au sein des musiques du monde. Ce flamboyant ensemble, considéré à juste titre comme l’un des plus beaux trésors de la scène portugaise contemporaine, est de retour à Paris pour la première fois depuis dix ans. Foncez !


Danças Ocultas, un joyau de la musique portugaise

À l’instar de son grand frère Madredeus, Danças Ocultas s’est toujours nourri des traditions pour mieux les réinventer. Depuis près de trente ans, ces quatre accordéonistes portugais sont les dépositaires d’une musique aussi envoûtante que singulière, qui trace les grandes lignes de fuite d’un folklore imaginaire, créant ainsi des musiques de danses qui n’ont pas encore été inventées. Une partition volontiers onirique, à l’étrange et fascinante beauté, qui puise davantage son inspiration dans les musiques villageoises traditionnelles et la musique de chambre que dans le fado.

Fondé en 1989 à Águeda, une ville de 50 000 âmes située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Porto, Danças Ocultas explose au Portugal à la faveur de ses deux premiers albums, Danças Ocultas (1996) et Air (1998), tous deux publiés par EMI.

Un premier succès qui débouchera sur de prestigieuses collaborations, notamment avec le chorégraphe Paulo Ribeiro et le Ballet Gulbenkian avec qui ils parcourront les scènes du monde entier. Un premier succès qui les amènera à reprendre le chemin des studios d’où sortiront le très remarqué Tarab (2009) ainsi qu’Amplitude (2016) qui, aux côtés d’un orchestre philharmonique, embarque Rodrigo Leão, Dead Combo et Carminho comme invités. La crème de la crème de la musique lusitaine, tout simplement.

Présentation vidéo d’Amplitude (2016) de Danças Ocultas

Autre collaboration savoureuse, en 2014, une tournée commune suivie de la sortie d’un EP, Arco, avec la chanteuse et violoncelliste brésilienne Dom La Nena. Présentés en 2011 par un ami commun, les membre de Danças Ocultas et Dom La Nena se sont rapidement trouvé des affinités communes, aussi bien humaines que musicales… Leur incroyable capacité à développer des univers oniriques inédits étant sûrement la plus évidente de toutes…

Vidéo de Danças Ocultas et Dom La Nena interprétant Ela sur scène

En 2018, l’idylle de la formation portugaise avec des artistes brésiliens poursuit son bonhomme de chemin avec Dentro desse Mar, un album enregistré à Rio de Janeiro et co-produit par le mythique violoncelliste et arrangeur brésilien Jaques Morelenbaum, directeur musical de Caetano Veloso depuis près de trente ans et adepte d’une lusophonie transatlantique avec à son actif des collaborations aux côtés de Madredeus, Dulce Pontes et Mariza.

Un retour sur scène très attendu

Absorbé par une multitude de projets et des tournées mondiales qui l’ont conduit jusqu’en chine, le quatuor portugais ne s’est plus présenté sur une scène parisienne depuis une bonne dizaine d’années. Autant dire que leur public parisien les attend de pied ferme au Café de la Danse, une salle à dimension humaine dont l’acoustique au-dessus de tout soupçon fera honneur aux paysages musicaux qu’ils tisseront sous nos yeux. Car c’est là l’essence même de Danças Ocultas, une invitation au voyage, une parenthèse enchantée vers des territoires inconnus à parcourir les yeux mi-clos.

Danças Ocultas © Pedro Claudio

N’en déplaise à Roland Barthes, pourfendeur implacable de la critique Ni-Ni dans son incontournable Mythologies (1957), nous allons nous permettre d’en formuler une pas plus tard que maintenant. Danças Ocultas, ce n’est ni de la musique traditionnelle, ni de l’expérimentation. Est-ce mieux que la somme de ces deux dernières assertions ? Si vous suivez pas à pas le fil de la critique Ni-Ni, petit tour de passe-passe rhétorique permettant d’élever insidieusement votre sujet conversationnel au-dessus du débat, la réponse est oui, évidemment !

Pour conclure, vous l’aurez compris, Danças Ocultas est un groupe à la fois rare et précieux, que nous vous conseillons vivement d’applaudir à tout rompre le 23 février prochain au Café de la Danse. Cerise sur le gâteau, le quatuor a invité à le rejoindre sur scène le compositeur et chanteur franco-syrien Abed Azrié avec lequel ils avaient collaboré sur un titre, Alchimie, paru sur leur album Alento en 2011.

.

Teaser vidéo du concert de Danças Ocultas au Café de la danse

INFORMATIONS PRATIQUES


Affiche Danças Ocultas au Café de la Danse
  • TITRE : Danças Ocultas
  • LIEU : Café de la Danse
  • ADRESSE : 5 Passage Louis-Philippe 75011 Paris M° Bastille
  • DATES : le 23 février 2022
  • HORAIRE : 20H
  • TARIFS : 23.10 €
  • RENSEIGNEMENTS : www.cafedeladanse.com