Le vol d’une voiture par un petit voyou du quartier devient l’élément déclencheur d’une spirale de violence qui brise d’un coup le fragile équilibre des bas-fonds et de toute une ville. Durruti, le chef d’une bande de gangsters redoutée et le propriétaire de la casse qui lui sert de façade à ses affaires délictueuses, règne en maître sur la ville. Il est protégé par Lanbro, sinistre chef de la police de la Province et proche d’un ministre sans scrupules.

« Il y a des années, Durruti avait un associé. Le Chilien. Personne ne savait exactement comment il était arrivé, comment il s’étaient connus. Mais pour Durruti, il était intouchable. Tout ce que disait le Chilien était bien. Je ne sais pas. Peut être que c’était la première fois qu’il avait un associé. Le truc, c’est que c’était vraiment une confiance aveugle. Si tu allais le voir avec un problème et que tu lui posais une question, Durruti disait, t’as demandé au Chilien ? »

La Casse d'Eugenia Almeida
La Casse d’Eugenia Almeida © Que Tal Paris ?

À la manière d’Amores perros de González Iñárritu, où un accident de voiture s’affirme comme le point de départ de plusieurs histoires, Eugenia Almeida a échafaudé un roman très cinématographique, au rythme soutenu. Avec ses dialogues coup de poing, acérés comme la lame d’un couteau et ses chapitres courts d’une rare intensité, l’autrice argentine dépeint une galerie de personnages issus de différents milieux, mais qui tentent tous d’échapper à leur destin.

La casse est un roman captivant qui se lit d’un seul trait et qui, selon la romancière, « pourrait prendre place dans n’importe quelle ville argentine. » Eugenia Almeida dresse ici le portrait d’un pays où la corruption est généralisée et a infusé toutes les couches de la société. En préambule, les vers choisis du poète Roberto Juarroz, « Nous ne savons pas encore / quelle forme d’abîme est notre abîme » prennent tout leur sens.

Crédits Photo : Philippe Matsast (Portrait d’Eugenia Almeida)


INFOS ÉDITEUR


  • Titre original : Desarmadero
  • Langue originale : espagnol (Argentine)
  • Date de sortie : avril 2024
  • Traduction : Lise Belperron
  • Pages : 208
  • Prix : 20 €
  • Éditeur : Editions Métailié