Les événements culturels à ne pas manquer en mars

edito que tal paris ?

Une vague Omicron qui recule, puis une guerre qui éclate au cœur de l’Europe, avec en toile de fond la désagréable sensation que les mauvaises nouvelles s’enchaînent comme dans un vortex infernal. Mais restons positifs, ne voyons pas tout en noir, et à l’occasion, changeons-nous un peu les idées ! Sur le front de la culture, nous avons une foule de propositions plus alléchantes les unes que les autres à vous proposer…


EN SALLE…

Commençons par un authentique chef-d’œuvre avec la reprise en version restaurée le 30 mars d’ ¡Ay, Carmela! de Carlos Saura. Sorti en 1990, ce long métrage tiré de la pièce de théâtre éponyme de José Sanchis Sinisterra dresse le portrait de deux Espagnes qui se déchirent sur fond de guerre civile. Carlos Saura signe une tragi-comédie à la fois tendre et poignante, qui porte un devoir de mémoire et rend hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie en s’opposant au totalitarisme.

Plus tôt dans le mois, le 16 mars, vous aurez l’occasion de découvrir l’étonnant Medusa de la réalisatrice brésilienne Anita Rocha da Silveira. Dans cette dystopie que n’aurait pas renié Orwell, des bandes de filles et de garçons arpentent les rues la nuit tombée pour châtier celles et ceux qui ne se comporteraient pas comme le régime puritain au pouvoir l’exige. Le récit fascinant d’un Brésil postmoderne répressif qui dénonce avec acuité la montée en puissance des églises évangéliques.

C’est le 30 mars, vous aurez l’occasion de découvrir un film particulièrement rare, Le grand mouvement de Kiro Russo, qui relate l’histoire d’Elder, un jeune qui débarque à La Paz avec des collègues mineurs pour protester contre son renvoi des mines de Huanuni. Un film rare ? Oui, tant par sa qualité intrinsèque que par son pays d’origine. En effet, ce n’est pas tous les jours que nous avons l’occasion de voir un film bolivien sur grand écran !

Encore à l’affiche en ce moment, foncez voir La légende du roi crabe du duo de réalisateurs italiens Alessio Rigo de Righi et Matteo Zoppis. Ce long métrage qui suit les pas de Luciano, un homme alcoolique et bagarreur fuyant son village italien pour s’exiler en Patagonie, combine un scénario passionnant et une photographie gorgée d’impressionnantes images de la Terre de Feu…

Ne manquez pas non plus À nos enfants, de l’emblématique actrice et réalisatrice portugaise Maria de Medeiros. Dans ce film d’une rare sensibilité, elle nous emmène, loin des clichés, au cœur des classes moyennes de Rio de Janeiro pour une très belle réflexion sur le thème de la maternité. Un long métrage qui met en exergue les points de vue contrastés d’une mère et d’une fille sur la question de la PMA.

LA MUSIQUE…

Commençons par une excellente nouvelle, après deux années d’absence, tous les voyants sont au vert pour le festival Banlieues Bleues qui prendra ses quartiers dans toute la Seine-Saint-Denis du 26 mars au 22 avril prochain. La programmation ? Superbe ! Du côté des artistes latinos, nous sommes particulièrement gâtés avec la venue de Melingo, Harold López-Nussa, Meridian Brothers, Nino de Elche, Raül Refree, Sam Mangwana et Batida ! En attendant notre chronique complète qui sera très bientôt mise en ligne, vous pouvez retrouver toute la programmation du festival ici.

Vous aimez le tango ? Alors ne manquez pas ce soir au Studio de l’Ermitage le concert de Las Hermanas Caronni, deux sœurs jumelles dont les harmonies vocales, la clarinette et le violoncelle sont une véritable invitation au voyage. Pour ce concert, elles interprèteront en intégralité Bagüala de la Siesta, leur premier opus paru il y a maintenant dix ans ainsi que quelques-uns de leurs morceaux les plus emblématiques. Vivement recommandé !

Ne manquez pas non plus notre portrait de Rodrigo Cuevas, l’agitateur folklorique des Asturies, qui était en concert tout récemment au Café de la Danse et que l’on retrouvera cet été du côté du Festival Interceltique de Lorient où les Asturies sont à l’honneur cette année. Attention, objet musical non identifié qui mêle folklore traditionnel des Asturies, production au rasoir signée Raül Refree et identité gay.

Enfin, pour faire le plein de bonnes vibrations sur le dancefloor, rendez-vous le 5 avril sur la scène du Glazart pour le concert parisien de Los Amigos Invisibles, le fameux dance band vénézuélien… Aussi drôles que positifs, leurs hymnes disco-funk nous accompagnent depuis la fin des années 90 et on ne s’en lasse pas ! Le concert feel good du moment…

LES SPECTACLES…

Du 16 mars au 10 avril sur la scène du Théâtre National de La Colline, la compagnie catalane La Perla 29 s’empare à bras le corps du film mythique de Federico FelliniHuit et demi ! 28 i mig nous entraîne ainsi dans un tourbillon de scènes, de danses, de poèmes, de musiques, de projections de textes d’artistes et d’écrivains venus de tous horizons… Une véritable fête des sens traversée par des questions existentielles sur la recherche du bonheur, l’enfance, les affres de la création ou encore, au bout du chemin, la nécessaire acceptation de la mort.

Aussi bien dans la musique que dans la danse, Cuba a toujours cultivé l’excellence ! La compagnie Acosta Danza et son spectacle 100% Cuban s’installe ainsi du 10 au 18 mars sur la scène du Théâtre National de la Danse de Chaillot, et comme vous vous en doutez, il n’y sera question que d’énergie, de grâce et de virtuosité.

Du côté du théâtre, nous avons deux pièces à vous recommander, à commencer par Drôle de genre au Théâtre de la Renaissance, à l’affiche jusqu’au 30 avril prochain. Une pièce signée de la jeune autrice Jade-Rose Parker dans laquelle on retrouve Lionnel Astier, Axel Huet ainsi que la flamboyante Victoria Abril ! Une comédie furieusement ancrée dans son époque, qui aborde avec malice le thème du genre et dans laquelle on rit beaucoup…mais dont on en ressort aussi avec une foule de questions !

Vous souhaitez revoir Ay, Carmela ! au théâtre ? Sachez que le grand classique de José Sanchis Sinisterra se joue aussi sur scène au Lucernaire jusqu’au 23 mars ! Cette très belle adaptation proposée par la compagnie Les Funambules se distingue notamment par l’intégration de chansons issues du répertoire des chants républicains. Foncez !

LES EXPOS…

La Fondation Cartier accueille en ses murs et pour la première fois en France une grande exposition consacrée à l’œuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide.  Au programme d’Heliotropo 37, plus de 200 images parmi les plus iconiques de l’artiste ainsi qu’une série en couleur réalisée spécialement pour l’occasion. Immanquable.

La Maison de l’Amérique latine vous invite quant à elle à découvrir Juntas (Ensemble), une exposition mettant à l’honneur l’univers foisonnant de l’artiste franco-mexicaine-américaine Alicia Paz. Née en 1967 au Mexique, cette citoyenne du monde explore depuis ses débuts une histoire transculturelle, collective et intime des femmes. Ses œuvres d’une grande puissance visuelle mettent en avant la figure féminine comme protagoniste absolue.

Enfin, si vous résidez du côté d’Epinal ou êtes de passage dans la région, ne manquez pas non plus Posada, génie de la gravure, une superbe exposition au Musée de l’image d’Épinal qui nous invite à plonger dans l’univers de l’un des plus emblématiques maestros de la gravure mexicaine.

LES LIVRES…

Enfin, de nouvelles chroniques de livres vous attendent dans notre section littérature avec Par la forêt de Laura Alcoba et Les merveilles d’Elena Medel. Bonne lecture !

L’équipe de Que Tal Paris ?

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