Les événements culturels à ne pas manquer en avril

edito que tal paris ?

En avril, ne te découvre pas d’un fil… De là à devoir enfiler une paire d’après-ski pour se rendre au travail de bon matin, on ne pensait pas que ce dicton populaire irait un jour si loin ! Si même la météo se met à faire des poissons d’avril, nous voilà bien… Mais pour vous réchauffer, aucun souci, nous vous avons concocté une petite sélection d’événements muy calientes !


EN SALLE…

La neige tombe et c’est une véritable avalanche de films qui va s’abattre sur les salles obscures le 6 avril prochain !

Réalisé par Manuel Nieto Zas, l’une des grandes figures de proue du nouveau cinéma uruguayen, Employé/Patron  relate l’histoire de deux jeunes venus de deux milieux sociaux très contrastés, mais qui vont apprendre à se connaître en travaillant ensemble au sein d’une exploitation agricole. Un film qui pointe les nombreuses inégalités qui subsistent encore dans beaucoup de pays d’Amérique Latine et qui porte à l’écran cette culture gaucho, très populaire en Uruguay ainsi que dans le sud du Brésil et dans le centre de l’Argentine. 

C’est ensuite en Espagne, sur la Costa Brava, que Libertad va vous emmener. Ce magnifique premier long métrage de la réalisatrice espagnole Clara Roquet met en scène deux adolescentes, Libertad et Nora qui, bien qu’issues d’univers très différents, vont se lier rapidement d’amitié. Ensemble, elles s’offriront des escapades hors de la maison de vacances familiale, loin du regard des adultes. Un film sur l’adolescence, un âge où s’échapper du cocon familial, faire des rencontres, briser l’interdit est vital.

Cap ensuite sur Reboleira, un bidonville de la banlieue de Lisbonne qui est depuis maintenant cinq ans le plateau de cinéma de prédilection du réalisateur suisso-portugais Basil da Cunha. Présenté au festival de Locarno, O fim do mundo est une fresque saisissante sur les dernières heures d’un quartier voué à disparaître, à travers les yeux de ses jeunes habitants. Á l’image de ce quartier condamné, la caméra de Basil da Cunha marche dans les pas de Spira, un jeune homme dont la vie semble aussi partir en fumée. Un film au réalisme saisissant, qui traduit à merveille toute la complexité d’un lieu gangrené par la violence et la pauvreté.

C’est plus tard dans le mois, le 20 avril, que vous pourrez voir dans les salles obscures Qui à part nous de Jonás Trueba. Déjà remarqué pour son merveilleux conte d’été Eva en août, le réalisateur madrilène parvient de nouveau à nous surprendre grâce à ce film qui balaie les idées reçue et l’image que nous avons des adolescents. Une expérience de cinéma immersif dans laquelle Jonás Trueba part à la rencontre de jeunes de tout bord et suscite un dialogue sur leurs inquiétudes, leurs envies, leurs insécurités, leurs idées politiques, l’amour, le futur ou encore leurs façons de faire la fête…

Sorti tout juste mercredi dernier, Le grand mouvement de Kiro Russo, relate quant à lui l’histoire d’Elder, un jeune homme se rendant à La Paz avec ses collègues mineurs pour protester contre son licenciement. Un film rare, tant par sa qualité que par son pays d’origine, la Bolivie, dont les long métrages ne parviennent jusqu’à nous que rarement !

Enfin, vous pouvez également voir en salle la reprise du chef-d’œuvre en version restaurée de Carlos Saura, ¡Ay, Carmela!. Ce long métrage sorti en 1990 et tiré de la pièce de théâtre éponyme de José Sanchis Sinisterra tisse le portrait de deux Espagnes en conflit au coeur de la guerre civile. Le réalisateur espagnol signe un long métrage tendre et émouvant, qui porte en lui un devoir de mémoire et célèbre toutes celles et ceux qui ont perdu la vie en se dressant contre l’idéologie totalitaire.

LA MUSIQUE…

Après une magnifique soirée d’ouverture au cours de laquelle Niño de Elche a emmené la tradition flamenca dans de toutes nouvelles dimensions, le festival Banlieues Bleues continue son bonhomme de chemin avec notamment, du côté des artistes latins, Melingo (le 13.04), Harold López-Nussa (le 3.04), Sam Mangwana (le 16.04) et Batida apresenta IKOQWE (le 21.04) ! Une programmation de très haute volée dont vous pouvez retrouver tous les détails ici.

Cap ensuite sur le mois de mai avec deux concerts à marquer d’une pierre blanche dans votre agenda !

C’est le 6 mai au Cabaret Sauvage que vous pourrez retrouver sur scène le formidable auteur-compositeur brésilien Rodrigo Amarante. Célèbre pour son tube planétaire Tuyole thème qu’il a composé pour la série Narcos, Rodrigo Amarante a à son actif une riche carrière comme membre de Los Hermanos, puis de Little Joy, ainsi que deux albums solo exceptionnels, Cavalo (2014) et Drama (2021). À nos yeux, Rodrigo Amarante est l’un des plus fins songwriters de sa génération. À voir sur scène, absolument !

Autre concert à ne pas manquer, Calexico, le 12 mai au Trianon ! Sur scène, la formation de Tucson est tout simplement époustouflante. Leurs folk songs du désert, flirtant avec les harmonies mariachis et les rythmes cumbias, sont un enchantement… Difficile de ne pas sentir un frisson parcourir votre dos lorsqu’ils interprètent des morceaux aussi cultes et poignants que Stray ou Minas de Cobre ! Bonne nouvelle, le groupe débarque à Paris en forme olympique, comme en témoigne leur dernier single El Mirador que vous pouvez écouter juste ici ! Vous ne les avez jamais vus sur scène ? Foncez !

LES SPECTACLES…

Jusqu’au 10 avril sur la scène du Théâtre National de La Colline, ne manquez pas la compagnie catalane La Perla 29  qui s’empare à bras le corps du film mythique de Federico FelliniHuit et demi ! Avec 28 i mig, ils nous entraînent dans un authentique maelstrom de scènes, de danses, de poèmes, de musiques, de projections de textes d’artistes et d’écrivains venus de tous horizons… Une fête des sens exacerbée traversée par des questions existentielles sur la recherche du bonheur, l’enfance, les affres de la création ou encore, au bout du chemin, la nécessaire acceptation de la mort.

Toujours à l’affiche, vous avez jusqu’au 30 avril pour découvrir Drôle de genre au Théâtre de la Renaissance, une pièce signée de la jeune autrice Jade-Rose Parker avec Lionnel Astier, Axel Huet ainsi que la flamboyante Victoria Abril ! Une comédie résolument ancrée dans son époque et qui aborde avec intelligence et subtilité le thème du genre. On y rit beaucoup…mais on en ressort également avec une foule de questions !

LES EXPOS…

Jusqu’au 29 mai prochain, La Fondation Cartier accueille en son sein pour la première fois en France une grande exposition consacrée à l’œuvre de la photographe mexicaine Graciela Iturbide. Au programme d’Heliotropo 37, plus de 200 images parmi les plus iconiques de l’artiste ainsi qu’une série en couleur réalisée spécialement pour l’occasion. Une exposition à ne pas manquer pour tous les amateurs de photographie !

Du côté d’Epinal, le Musée de l’image vous propose Posada, génie de la gravure, une exposition qui vous invite à plonger dans l’univers de l’un des plus emblématiques maestros de la gravure mexicaine.

Enfin, en termes d’expositions, c’est un véritable blockbuster qui déboule à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine. Machu Picchu et les trésors du Pérou nous propose une expérience immersive au cœur des civilisations précolombiennes. Un parcours qui vous révèlera pas moins de 190 pièces, des parures, des céramiques, des masques symboliques et funéraires, autant de chefs-d’œuvre archéologiques qui, pour la plupart, n’étaient jamais sortis du Pérou. Et au bout du voyage, vous aurez l’occasion de visiter virtuellement le mythique Machu Picchu !

LES LIVRES…

Les amateurs de littérature seront quant à eux comblés grâce à nos deux interviews. En premier lieu, Elena Medel nous parle de son dernier roman, Les merveilles, un livre lauréat du prestigieux prix Francisco Umbral et qui connait un franc succès en Espagne. En second lieu, Guadalupe Nettel, l’une des romancières mexicaines les plus en vogue de sa génération, évoque L’oiseau rare, un livre qui nous parle de maternité, de mères et d’êtres imparfaits.

Enfin, les amateurs de bandes dessinées ne manqueront pas la lecture de Naphtaline de Sole Otero, un récit intergénérationnel puissant sur la famille, le sacrifice et la solitude qui nous plonge vingt ans en arrière, dans une Argentine frappée de plein fouet par la crise économique.

Bonne lecture !

L’équipe de Que Tal Paris ?

Quitter la version mobile