Le 06.07. Zahorí de Marí Alessandrini

Une attachante et sublime histoire de passage à l’âge adulte

Zahorí et Mora dans Zahori / © Norte Distribution

Présenté l’an passé au festival de Locarno, le premier long métrage de la réalisatrice argentine Marí Alessandrini est une lumineuse et attachante histoire de passage à l’âge adulte en terres patagoniennes. C’est dans ce lieu aussi grandiose qu’inhospitalier qu’habite Mora, 13 ans, une adolescente en rupture avec sa famille et qui se lie d’amitié avec un vieux gaucho Mapuche. Avec lui, elle découvrira une nouvelle façon de vivre au milieu de cette nature à la beauté sauvage.


Grandir dans la steppe patagonienne

Depuis un certain temps déjà, Mora a des problèmes à l’école. Cette fille espiègle préfère largement passer son temps auprès de Nazareno et de sa jument blanche Zahorí. À la maison aussi, les choses ne tournent pas rond. La jeune fille ne comprend plus ses parents qui ont quitté l’Italie pour s’installer dans cette contrée perdue de l’Argentine, à un jet de pierre de la frontière chilienne. Inlassablement, sous les yeux de Mora et de son petit frère Himeko, ce couple d’idéalistes s’acharne à cultiver une terre peu productive pour réaliser leur rêve de vivre en semi-autarcie.

Un jour de tempête, Zahorí, le cheval de Nazareno, s’enfuit. Mora décide alors de le chercher seule et de ramener l’unique compagnon du vieux gaucho. Dans cette quête, au milieu de la steppe balayée par les vents, notre héroïne trouvera une certaine liberté et surtout, laissera à sa façon son enfance derrière elle tout en affirmant son émancipation.

Nazareno et Mora dans Zahorí de Marí Alessandrini © Norte Distribution

Filmer la Patagonie

D’origine patagonienne, Mari Alessandrini nous dévoile avec délicatesse et un certain mysticisme toute la beauté de ces terres de fin du monde. Sa caméra réussit à se poser avec subtilité au cœur de la steppe pour nous livrer des images presque irréelles de paysages à couper le souffle, d’étendues à perte de vue mais aussi des images de ses habitants, des hommes et des femmes marqués dans leur chair par ce territoire de contrastes.

« Je suis originaire de Patagonie. La ville où j’ai grandi s’appelle Bariloche, elle se situe à la frontière entre les montagnes et la steppe. Les montagnes et les forêts représentent le visage fertile et aisé de la Patagonie, en opposition à la steppe. Quand j’étais enfant, la steppe était très difficile d’accès, encore plus qu’aujourd’hui, même s’il n’y a toujours pas beaucoup de routes pour y accéder et que tout y est délaissé par le gouvernement. Je suis allée pour la première fois dans l’internat que l’on voit dans le film pour jouer une pièce de marionnettes, je faisais alors partie d’une troupe de théâtre itinérante… Cette école isolée au milieu du désert et ces gens qui vivaient dans une réalité parallèle pourtant située si proche de chez moi m’ont vraiment impressionnée et interrogée. »

Nazareno dans la Steppe dans Zahorí de Marí Alessandrini © Norte Distribution

Voici un excellent film aux allures de western qui dévoile à travers les yeux d’une adolescente une terre légendaire où l’on peut sentir comme nulle part ailleurs la solitude, mais également un sentiment de totale liberté ainsi qu’une symbiose parfaite avec la nature.

Bande-annonce du film Zahorí de Marí Alessandrini (2021)

FICHE DU FILM


Affiche du film Zahori de Marí Alessandrini
  • Titre original : Zahorí
  • De : Marí Alessandrini
  • Avec : Lara Tortosa, Santos Curapil, Cirilo Wesley
  • Date de sortie : 6 juillet 2022
  • Durée : 1h 45 min
  • Distributeur : Norte Distribution

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