Alberto Giacometti / Salvador Dalí. Jardins de rêves

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C’est en plein quartier de Montparnasse au sein d’une sublime maison Art déco soigneusement restaurée que se situe l’Institut Giacometti. Sur place, et jusqu’au 9 avril vous pouvez découvrir, un jardin de rêve, celui conçu en commun par les deux maîtres du surréalisme. Un jardin extraordinaire issu de l’imagination débordante de Giacometti et Dalí qui, à cette époque et pour des raisons méconnues, n’a jamais vu le jour. Le voici enfin dévoilé au public !

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La rencontre de deux mythes de l’art moderne

Au début des années 30, deux mythes de l’art moderne, Alberto Giacometti et Salvador Dalí, décident de travailler ensemble à la création d’un jardin imaginaire. Appartenant au groupe des surréalistes d’André Breton, les jeunes hommes se lancent dans la réalisation de ce projet sous les auspices de Marie-Laure et Charles de Noailles, grands mécènes et collectionneurs d’art.

Comme l’explique la commissaire de l’exposition Emilie Bouvard, « les affinités sont nombreuses entre les deux hommes dont les œuvres se répondent sur bien des aspects dès la fin des années 1920, tous deux attachés à une expérience radicale de vision et d’exploration des pulsions, habités par une même recherche autour du paysage, de la sexualité et du songe. Après leur rencontre, ce jeu de regards croisés s’intensifie, à la mesure de l’estime stimulante qu’ils éprouvent l’un pour l’autre et qui traverse les différentes crises que rencontre le mouvement surréaliste. »

Ce jardin, qui ne verra finalement jamais le jour, s’inspirait largement du Projet pour une place de Giacometti comme le démontrent les nombreux dessins de Giacometti et de Dalí qui ont été retrouvés et qui font partie de l’exposition.

Une expérience inédite, la reconstitution du Projet pour une place de Giacometti

Le Projet pour une place est pensé entre 1930 et 1932 par Giacometti au moment même où il imagine comment aménager avec Salvador Dalí le jardin de la villa des Noailles à Hyères dans le Var.

Grâce au travail documentaire de grande ampleur réalisé par la Fondation Giacometti à partir des carnets et les archives de Giacometti, il a été possible de reconstituer les éléments disparus et de recréer une version de la grande maquette du Projet pour une place.

À la Fondation Giacometti, vous pourrez admirer ce projet qui a enfin pris corps dans des dimensions monumentales. Du projet initial, il ne restait qu’une petite maquette en bois (Collection Peggy Guggenheim à Venise) et un cône d’une maquette en plâtre de grand format, propriété du Centre Pompidou.

Jardin de l’Eden, paysage sexuel ou image double, selon une logique « paranoïaque », théorie déroulée par Salvador Dalí, les interprétations de cette œuvre fascinante sont nombreuses…

Des œuvres qui dialoguent

Non contente de faire revivre ce projet, l’exposition met aussi en exergue les liens artistiques étroits qui unissent les œuvres de ces deux artistes. Sur plusieurs salles, les sculptures de Giacometti dialoguent avec les peintures de Dalí. Par exemple, la sculpture Caresse (1932) se retrouve juste à côté du tableau La mémoire de la femme-enfant (1929) prêté pour l’occasion par le musée Reina Sofía. Dans une autre salle, c’est la peinture La vache spectrale (1928) qui fait écho à La femme couchée qui rêve (1929), également prêtée par le musée madrilène.

Dans ce musée à taille humaine, vous retrouverez également au rez-de-chaussée une reconstitution à l’identique de l’atelier de Giacometti tel qu’il l’a laissé à sa mort. Une excellent moyen pour le visiteur de se plonger dans l’intimité de l’un des créateurs les plus emblématiques du XXème siècle.

Notez que des médiateurs du musée sont à votre disposition tout au long de la visite pour vous éclairer sur l’ensemble des œuvres exposées.     

Crédits photo principale : Portrait d’Alberto Giacometti, c. 1931 © Jacques-André Boiffard. Photographic Archives Fondation Giacometti

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INFORMATIONS PRATIQUES

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